C’est une essence,
une eau de parfum.
Un élixir,
ni trop délicat ni trop écœurant.
Toujours précieux.
Aussi puissant qu’imperceptible.
Il pourrait presque te suffoquer, mais de vertige seulement.
De beauté seulement.
De globules rouges totalement électrisés.
Sur la pointe des pieds, tu restes à sa marge,
le cœur battant.
Au bord,
tout au bord
de l’air.
Toi, le monde et l’air, transparents.
Cet air, il te transperce, tu ne fais qu’une avec lui.
Unis et uniques.
Toutes les formes, tous les sons, toutes les lumières sont en vous.
Le monde,
ramassé dans ce concentré d’air,
qui grésille au petit matin, dans une aube rosée, tranquille et harmonieuse.
Le vrombissement des voix, des vespas et des hibiscus ne sont qu’un écho
qui mettent l’essentiel en valeur.
Cet air…
qui te prend tout entière, et t’enveloppe jusque dans le cœur.
Je le respire, il m’enivre, et je le suis jusqu’à l’horizon, jusqu’à ce que mon regard se perde en méditation.
Connectée et vibrante.
VIVANTE.
Je le reconnais, où que je sois.
Je l’imagine, où que je sois.
Peu importe le lieu ou la saison.
D’une simple connexion, d’une simple imagination, je le reprends, je le retrouve, je le transforme imperceptiblement
en cette iridescence :
une odeur de neige, le sable, le sale, le bruit des quads dans le fond d’un rang,
tout peut redevenir cet air,
qui m’irrigue,
au-delà de la chimie,
Cette envie,
profonde,
impérieuse,
immense,
universelle.
Cette onde.
Ce besoin
physique.
Anne-Hélène Génné